Nous avons rencontré Simon Robin-Mylord fin 2019 pour le P’tit Tambour, il nous a parlé de son itinéraire scolaire
Simon habite avec ses parents “sous” le Rabier à St Martin de Clelles
« En sortie de 3e j’étais allé voir les « Portes de Chartreuse » pour faire un bac pro boulangerie pâtisserie. Je n’ai pas été accepté, ni au clos d’or, ni à Voreppe en raison de mes résultats et des appréciations des professeurs. Du coup je suis allé en seconde générale au lycée de la Matheysine, et là j’ai vraiment su que cette voie ne me plaisait pas, et que je devais m’orienter vers un métier manuel…
En fin de 2e je suis retourné en entretien avec le proviseur de Voreppe (le clos d’or n’acceptant que sur dossier de notes), à la suite de quoi j’ai intégré « Porte de Chartreuse » à la rentrée 2016, et cela m’a tout de suite plu. C’est un petit lycée (400 personnes, dont 150 en internat). Il y avait donc des cours généraux, des cours professionnels en gestion, en technologie, des cours de boulangerie et pâtisserie et des TP variés pour aller vers un bac pro en 3 ans (et également un CAP en deux ans en boulangerie ou pâtisserie). J’étais plus dans une option pâtisserie mais dès le premier TP, le premier vrai contact j’ai su ! Et je me suis orienté vers un CAP boulangerie, que j’ai eu et qui s’est très bien passé.
A la suite de ce CAP (2018) j’ai été embauché pour l’été dans un hôtel 4 étoiles, le Chabichou à Courchevel grâce aux recommandations de mon maitre de
stage en boulangerie à la Maison d’Annie à Biviers. C’était un vrai pari à double tranchant pour mon patron et moi : j’avais juste mon CAP et j’étais en total autonomie. Ils m’ont laissé gérer, prendre les commandes des restaurants (un restaurant gastronomique géré par un Meilleur Ouvrier de France
(Stéphane Buron) et la brasserie), du pain pour la boutique, des viennoiseries….»
RC : “Tu travaillais comme un vrai boulanger pendant deux mois d’été. Tu as continué sur un bac pro ?”
SRM : « C’est cela !… la terminale, l’année du bac, qui s’est bien passée d’autant que nous avons préparé et financé un voyage au Maroc avec la classe, (financé par des ventes de nos produits…marchés, maisons de retraites, réseaux familiaux…).
Et en parallèle il fallait préparer le bac…. en plus ils m’ont inscrit pour le concours national des trophées de l’excellence des établissements de formation en boulangerie pâtisserie (réservé au niveau bac).
Le challenge était de gérer les révisions du bac et la préparation de ce concours. Il y a eu les régionales à Lyon, 7 équipes de 3 : un boulanger, un pâtissier et un commis.
Nous avons gagné cette étape régionale et avons représenté notre région au concours national. Là, c’était plus rude ! Il y avait 8 équipes de 3 avec des points pour la part boulangerie, la part pâtisserie et même sur la gestion du commis !…
RC : “Et donc là ?”
SRM : “On a gagné le trophée. Nous, on a gagné au global,
avec aussi une épreuve orale de présentation.
RC : “Qu’est ce qui a été le plus difficile ?”
SRM : “Les entrainements au lycée pour la préparation du concours. Le concours, c’était 3 heures la veille et 5 heures le jour même. Le thème c’était « le Japon, un pays entre tradition et modernité ». On devait faire
des recherches, donner des références artistiques, et respecter des impositions. Par exemple pour les pains spéciaux, le poids, la taille étaient guidés, pour les ficelles apéritives il fallait inclure un fromage… (une équipe a été éliminée car ils dépassaient la hauteur)
RC : “Et alors maintenant ton avenir ?”
SRM : “Je suis maintenant en Brevet Professionnel boulangerie à l’IMT de Grenoble pour 2 ans (toujours en alternance avec mon patron Nicolas Giacometti de la Maison d’Annie). Le BP est une formation au même niveau que le bac mais qui me permet d’approfondir le niveau
professionnel en particulier en gestion (pour apprendre comment gérer une entreprise et une équipe de production).
Et ensuite je vais faire un Brevet de Maitrise en 2 ans et après partir à l’étranger. Pour mon bac, j’ai eu deux certifications en langue, c’est bien pour mon CV.
RC : “Tu as déjà des idées pour partir à l’étranger ?”
SRM : “Mes profs ont des contacts… peut être l’Amérique latine, ou l’Europe de l’Est ou sur une base scientifique en Antarctique !.!!..
RC : “Alors bonne chance…”
du pain… pour les pingouins !